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Politique de la ville

Le financement des cités éducatives prolongé jusqu’en 2027

19/10/2022

France urbaine se réjouit de la prolongation d'un dispositif qui a su faire ses preuves et trouver son public.

Le 10 octobre 2022, Olivier Klein, ministre délégué chargé de la Ville et du Logement, a annoncé, au Ground control à Paris, à laquelle ont participé 500 représentants issus des 200 cités labellisées, le prolongement des financements dédiés aux cités éducatives jusqu’en 2027. France urbaine se réjouit de cette décision. Pour mémoire, lors de la séance plénière de clôture des Journées nationales de France urbaine à Reims le 23 septembre 2022, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, président de Toulouse métropole et 1er Vice-président de France urbaine, avait officiellement appelé à leur reconduction et à un soutien renouvelé de l’Etat sur ce dispositif qui a fait ses preuves.

Une gouvernance saluée

A rebours d’autres dispositifs dans le champ scolaire plus verticaux, les cités éducatives tiennent aujourd’hui leur force de leur agilité, de leur gouvernance partagée et de leur connexion aux spécificités territoriales. Le ministre le confirmait dans son discours : « Je ne viens pas ici avec des réponses toutes faites, avec des mesures imposées par Paris qui devraient s’appliquer parfaitement à chaque territoire » et d’ajouter : « les Cités éducatives ne sont pas une idée sortie d’un ministère. Ça vient du terrain. L’Etat ensuite facilite, soutient, généralise, prolonge une dynamique qui en réalité est déjà initiée par les acteurs de terrain ». 

Faire ensemble, mettre en œuvre ensuite, respecter les expertises de chacun, notamment des associations œuvrant dans le champ péri et extrascolaire et s’ancrer au plus près des besoins des territoires : ainsi résumée, la philosophie des cités éducatives permet de construire des passerelles, de transversaliser et coordonner les projets, de ne pas travailler en silos et de former une communauté éducative rassemblée pour la prise en charge éducative globale des enfants et des jeunes. 

Conforter l’école et renforcer le lien avec les familles 

L’école est de fait le ciment de la politique de la ville : les premiers dispositifs créés étaient les ZEP au début des années 80, devenues depuis REP et REP +. A l’examen, on voit que tout procède et commence à l’école. Quand l’école dysfonctionne, c’est l’ambiance dans le quartier qui s’en ressent. D’où les phénomènes d’évitement et de contournement scolaire observés sur certains territoires et l’affaiblissement constaté et programmé de la mixité sociale et scolaire. 

Si l’école et la réussite éducative sont les pierres angulaires de la politique de la ville, le lien avec les familles et leur adhésion au projet éducatif est essentiel. Or, leur investissement est contrasté et des marges de progrès existent dans ce domaine. S’il peut exister ici et là des phénomènes de défiance et/ou démission, il reste que les familles aspirent souvent à mieux comprendre l’institution scolaire et ses rouages parfois complexes. Donner aux familles les clés de compréhension de l’Ecole de la République permet de réduire en partie les inégalités sociales entre des familles qui détiennent les codes et celles qui en sont les plus éloignées et qui pourtant ont un besoin impérieux d’accompagnement et de suivi.

Relier les cités éducatives avec les cités de l’emploi et le monde de l’entreprise

Un autre enjeu des cités éducatives est la continuité des parcours des jeunes jusqu’à l’insertion socio-professionnelle. Et sur ce point, des maillages plus fins doivent être opérés pour jeter des ponts vers le monde de l’emploi, de l’apprentissage et de la formation professionnelle. Laisser un jeune sans solution à la fin de la scolarité obligatoire et ses 16 ans est synonyme d’échec individuel et collectif et partant a souvent un coût lourd pour la Nation à court, moyen et long terme. Les liens avec les missions locales et Pôle emploi, demain France travail doivent être consolidés et renforcés pour offrir des parcours d’insertion choisis et non subis.

Découvrir le monde de l’entreprise, apprendre une langue étrangère, s’inscrire dans des filières d’excellence, promouvoir les mobilités et un véritable droit à la ville et aux opportunités qu’elle offre sont des objectifs à pousser demain pour élargir le champ des possibles de jeunes qui se sentent parfois assignés à résidence. Suffisamment rare pour être souligné, les cités éducatives ont aujourd’hui rencontré leur public et sont l’objet d’appréciations globalement satisfaites des élus et techniciens. Il reste désormais à mieux les arrimer aux autres dispositifs existants pour assurer des suites de parcours dynamiques et une émancipation réelle pour chacun.