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MANUEL TUNON DE LARA : « DONNONS AUX UNIVERSITÉS LES MOYENS DE FORMER LES JEUNES AUX MÉTIERS D’AVENIR »

Manuel Tunon de Lara, président de France Universités, a accordé un entretien à France urbaine Hebdo.

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France urbaine : La crise sanitaire a fortement impacté le fonctionnement des universités ces derniers mois. Quel regard portez-vous sur cette période et quels enseignements en tirez-vous ? 

Manuel Tunon de Lara : La crise a été un accélérateur d’innovation pédagogique pour assurer aux étudiants la continuité et la qualité de leur formation et leur garantir un déroulement de l’année universitaire aussi proche que possible des standards habituels. Tout a été fait par les universités et leurs équipes pour qu’aucun étudiant, aucune étudiante, ne perde son année. Des initiatives ont été prises par les établissements pour que les étudiants disposent, où qu’ils soient, d’outils adaptés afin que l’enseignement à distance touche bien tout le monde et ne crée pas d’inégalités. La Contribution de vie étudiante et de campus (CVEC) s’est révélée être à cet égard un levier précieux d’égalité des chances.
La crise sanitaire, qui n’est pas encore totalement derrière nous, a été à de nombreux égards, douloureuse, mais nous en avons aussi tiré de nombreux enseignements, la plupart d’entre eux ont fait l’objet de propositions adressées au nouveau gouvernement. La priorité est de donner aux universités les moyens de renforcer leur capacité d’accueil et de moderniser leur offre de formation notamment en préparant la jeunesse de ce pays aux métiers d’avenir. C’est pourquoi France Universités fait figurer au nombre de ses propositions, élaborées dans le cadre des échéances politiques de 2022, le vote d’une loi de programamtion de l’enseignement supérieur.

Durant la crise, tout a été fait par les universités et leurs équipes pour qu’aucun étudiant ne perde son année.

Filières, compétences, place des campus dans les villes… les enjeux à venir sont nombreux. Comment les universités et les élus des grandes villes peuvent-ils renforcer leurs collaborations ?

Sur le plan des filières et des compétences, l’enjeu est bien de préparer aux métiers d’avenir et nous souscrivons au plan France 2030 qui traite des métiers nouveaux. La décarbonation des mobilités, le développement des usages de l’hydrogène en sont des illustrations. Elles démontrent le lien fort existant entre recherche et formations universitaires dès la licence, les unes se nourrissant de l’autre. C’est une réalité qu’il faut avoir toujours présente à l’esprit lorsqu’on réfléchit à l’aménagement du territoire et au développement des sites universitaires.

C’est évidemment une réflexion que nous devons partager avec les élus locaux dont nous sommes des partenaires à part entière. La contractualisation des universités, qui sont des entités autonomes, avec l’État, déclinée localement, est un outil pertinent pour avancer.

Nous sommes des partenaires à part entière des élus locaux

Vous êtes Président de France Universités depuis décembre 2020. Quel bilan tirez-vous déjà depuis votre prise de fonction et quelles sont vos priorités dans les prochains mois ?  

La période a été dense ! D’abord la transformation de la CPU en France Universités. Un changement de nom qui porte aussi une nouvelle identité institutionnelle. Un nouveau regard sur l’avenir, qui prenne acte de la diversité de ses membres et mette aussi en avant ce que les universités ont en commun : l’adossement à la recherche, la professionnalisation, l’ancrage dans leurs territoires en même temps que leur engagement pour l’Europe et l’ouverture internationale. Nos propositions formulées le 13 janvier en vue de l’élection présidentielle restent évidemment d’actualité tant il est vrai que nous attendons pour l’enseignement supérieur universitaire le pendant législatif de la Loi de Programmation de la Recherche (LPR).
L’engagement de France Universités est aussi européen, dans le contexte de la présidence française de l’Union Européenne. Nous avons œuvré pour une solidarité active avec nos collègues universitaires ukrainiens et leurs étudiants, condamnant les exactions dont ils sont les victimes, et continuerons à le faire aussi longtemps que cela sera nécessaire. Nous agissons au sein de l’EUA pour que la recherche européenne soit financée à la hauteur des enjeux qui sont les siens.

 

Crédit photo : France Universités

Achats et commande publique

La commande publique a longtemps été considérée comme une fonction support de nature essentiellement juridique.
Centrée dans un premier temps sur le prix, la commande publique s’est progressivement élargie quand les collectivités ont commencé à envisager leurs achats comme un levier de développement économique de leur territoire.
Une troisième ère de l’achat public est apparue ces dernières années, lui conférant un rôle de levier de transformation au service des politiques publiques, notamment des nécessaires transformations écologiques, à une meilleure inclusion sociale, et au « pivotement » des entreprises vers des modèles plus vertueux et durables.

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