Se donner les moyens de s’adapter aux conséquences du changement climatique en France : de combien parle-t-on ?

Dans sa dernière étude, I4CE estime à 2,3 milliards d'euros par an le coût de l'adaptation au changement climatique en France.
Quelle sera l’intensité des changements climatiques à venir ? La limitation du réchauffement à 1,5° qui était l’objectif des accords de Paris de 2015 semble déjà hors de portée, et si l’on s’en tient aux plans actuels des 196 pays engagés dans cet accord, la planète se dirige plutôt sur une trajectoire de 2,7° supplémentaires à l’horizon 2100.
Notons que ces expressions en degrés induisent parfois des perceptions erronées car elles ne disent rien ni l’intensité des bouleversements climatiques à venir, ni de la rapidité de leur survenance. Il s’agit en outre de moyennes qui masquent des disparités nationales ou régionales : les températures moyennes se sont ainsi élevées de 1,7° en France depuis 1900, avec une accélération très nette depuis les années 80.
La seule certitude, c’est que nous devrons nous adapter à des changements climatiques malheureusement irréversibles, et tant l’État que les collectivités vont devoir engager ou intensifier leurs investissements en faveur de l’adaptation, longtemps restée un impensé des transitions. Par où commencer, quelles sont les actions prioritaires, et quels en seront les coûts ? I4CE livre une première réponse à ces questions, au travers de 18 premières mesures présentées dans son étude Quanti-Adapt, dont France urbaine participait au comité des parties prenantes. Il s’agit d’une première « sélection de décisions budgétaires nationales qui pourraient être prises dès maintenant en complément de ce qui existe déjà̀ », qui visent tant à accroître la résilience face aux risques qu’à intégrer en amont des projets les problématiques d’adaptation pour réduire les expositions et les vulnérabilités. Ces 18 propositions, qui concernent aussi bien des travaux sur les infrastructures de transport que le renforcement des politiques de sécurité civile ou la lutte contre les ilots de chaleur, ont un coût évalué à 2,3 milliards d’euros, à programmer dès la prochaine loi de finances. Il ne s’agit que d’une première estimation à compléter par d’autres mesures, et comme le souligne I4CE, il conviendra aussi de définir le mode de gouvernance, le rôle et les responsabilités de chaque acteur public.
Pour présenter plus en détail ces travaux, France urbaine organise le 8 septembre 2022 à 14h un webinaire avec les auteurs de l’étude sur le rôle des collectivités territoriales et de la répartition avec l’État du financement et de la gouvernance des mesures proposées, mais aussi de leur place dans les débats démocratiques et choix politiques encore à faire. Ce sera également l’occasion d’échanger sur les besoins des collectivités en matière d’ingénierie, de capacité d’animations, d’internalisation de compétences requises pour l’adaptation, dans un contexte budgétaire de plus en plus contraint.
Consultez l'étude sur le site d'I4CE.